
Idéativer, qu’est-ce que c’est ? C’est une action qui permet de combiner trois éléments pour favoriser la concrétisation d’une idée.
Le 12 mai 2016
10 rue sextius
75015 Paris
Idéativer
Catherine Pouget-Cauchy
Dr Université Paris-Dauphine
Idéativer, qu’est-ce que c’est ?
C’est une action qui permet de combiner trois éléments pour favoriser la concrétisation d’une idée.
Ces trois éléments sont la pensée créative, le processus créatif et les activités créatives.
La pensée créative consiste à diverger et converger c’est-à-dire alterner moments d’imagination et de mise en œuvre d’options.
La connaissance du processus créatif permet de le « piloter ». Il débute avec une intuition qui enchaine une phase d’incubation. Une illumination peut alors se produire souvent suivie d’une validation.
Les activités créatives mobilisent bien sûr la créativité, cette capacité à formuler des idées originales.
Elles peuvent faire appel à des méthodes de créativité qui sont nombreuses : certaine pour aider à la génération d’idées, à leur enrichissement et leur confrontation à la réalité (Brainstorming, Philips 66, Lego…)
Dans le processus, il faut rester vigilant, être en alerte.
L’intuition se produit souvent au réveil : le cerveau traite les informations pendant la nuit (Dehaene, 2015) ou bien quand on est occupé à faire autre chose…. Donc le mieux est d’avoir un carnet à côté de son lit et dans sa poche au cas où afin de pouvoir noter ses idées. Car ces dernières ont une fâcheuse tendance à s’envoler… Vous pouvez aussi utiliser un dictaphone ou le magnéto de votre smartphone.
L’incubation se fait pendant les moments de divergence d’où l’importance de s’adonner à des activités physiques, de loisirs ou ses passions.
L’illumination puis la vérification se feront par réagencement, en articulant les informations, les idées que l’on a eu d’où l’importance de relire ses notes (le cas échéant les réécouter), les travailler. Faire des schémas synthétiques, des graphes des dessins… afin de souvenir ou de se remémorer facilement l’idée générale et/ou l’essentiel sur tel ou tel détail.
Ensuite il est possible d’enrichir l’idée en améliorant la réflexion (Tics, Tocs, Tunnels) et en la confrontant à des personnes qui auront d’autres idées, analyses ou commentaires.
Il est aussi intéressant de comprendre son mode créatif pour le stimuler : heuristique, références…
Et se mettre en situation de l’être.
En résumé pour idéativer il faut se mettre en situation d’être créatifs. Il y a de nombreuses façons pour le faire.
Et voici quelques exemples dont vous pourrez vous inspirer. Je les ai classés en fonction du profil des créateurs : artiste, scientifique, inventeur, architecte…
Liszt passait des nuits d’insomnies pour composer ses morceaux. George Gershwin disait qu’un auteur devait s’entraîner sans cesse. Chopin disait que sa muse le prenait en marchant. Il essayait de reproduire les sons ensuite sur son piano. Il ne parvenait pas toujours à reproduire exactement ce que sa muse lui avait donnait à entendre, il restait insatisfait… La répétition aide les musiciens à trouver des enchaînements nouveaux.
Patricia Highsmith quant à elle était inspirée après s’être consacrée à son petit rituel : café et sucreries qu’elle aimait particulièrement. Balzac aussi adorait le café, il tâchait de se détendre autant qu’il travaillait : il se promenait et prenait des bains tous les jours. Marc Lévy aime se promener dans les parcs pour trouver l’inspiration.
Jane Austen auteur de Raison et Sentiments avait toujours plein de petits papiers sur lesquels elle notait le fruit de son inspiration. Puis elle les reprenait en fin de journée et les lisait à sa famille le soir au coin du feu. Kafka comme Flaubert travaillaient aussi tard le soir.
Le chorégraphe Serge Balanchine disait que la muse devait venir à l’heure syndicale. Il avait une vie bien rythmée : il repassait le matin ses vêtements (!), il donnait des cours le matin, répétait l’après-midi inlassablement les chorégraphies de ses ballets.
Le peintre Francis Bacon avait l’habitude de travailler tôt plusieurs heures d’affiler.
Woody Allen quand il est en panne d’intuition sur un scénario, prend une douche…
Bell avait tendance à travailler frénétiquement jusqu’à 24 heures d’affiler : « des idées grouillaient sous ses doigts ».
L’architecte le Corbusier passait toutes ses matinées à écrire, peindre et dessiner.
Si on est en situation de créer, il est plus facile d’avoir et d’exploiter les idées.
La pensée créative, çà s’apprend comme le souligne Edward de Bono.
Une fois que l’on a déterminé son rythme et que l’on s’est organisé en conséquence, on peut partir d’une analyse ou d’une référence. S’exercer à copier pour avoir une idée… s’inspirer de ce qui se fait dans d’autres cultures, d’autres domaines… laisser tout simplement la place à l’inattendu !
Exemples : le Täser a été inspiré de la nature avec le poisson-torpille par Jack Corner en 1972, tout comme le scratch par les chardons accrochés au revers du pantalon d’un ingénieur de chez Dupont qui avait promené son chien en forêt… La bionique avec notamment le Dr Wilfried Sholl de Festo s’est inspiré de l’aile de raie (articulation) pour un bras bionique .
Les ailes et le bec du concorde ont été inspirés des oiseaux.
Les blindés ont plagié la chenille…
A vous de trouver votre façon de créer !
Bibliographie choisie
Tics et Tocs des grands génies, Mason Currey, Edition Autrement Paris, 2015
Walter Isaacson, Les innovateurs, Lattès, 2015
Ouverture : L’origine des NTIC furent un véritable travail d’équipe. Turing inventa le calculateur universel en 1937, Wiener développa le concept de la cybernétique (l’autonomie d’un système) en 1938, Von Neumann décrivit l’ordinateur programmable en 1945, Le Labo Bell inventa le transistor en 1947, des hackers du MIT développèrent le spaceware en 1962, Ray Tomlison inventa le courriel en 1971, Nolan Bushnell créa Pong chez Atari en 1972, Steve Jobs et Wozniak, créèrent l’Apple en 1975. IBM lança le système windows entre 1980 et 1983. Deep Blue bat Kasparov aux échecs en 1997, Larry Page et Serguey Brin lancent Google en 1998.
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